On n’en a jamais assez… Et ça fonctionne aussi avec la lecture!
Je suis sûre que beaucoup de ceux qui liront cet édito ont déjà expérimenté au moins une des différentes situations que je vais aborder, si ce n’est toutes. Que ce soit en tant que Conteur ou Lecteur.

• 1) La boulimie.

Tout comme le glouton est capable d’engloutir un gâteau ou festin entier, on peut parfois être pris d’une frénésie de lecture ou d’écriture. Une scène qui nait dans notre imagination et qui, d’un seul coup, prend toute la place dans notre esprit. Tellement de place qu’on n’arrive plus à se concentrer sur autre chose. Idem quand une nouvelle idée d’histoire germe dans notre imagination et qu’elle demande… Pardon, qu’elle EXIGE d’être posée sur papier.

Dans ces moments-là, il n’y a rien d’autre à faire que d’écrire, aligner les mots sur un cahier, dans un fichier texte, voire même un bloc-notes sur son téléphone.

Et pendant ce temps, le monde peut s’effondrer autour de nous que rien, absolument rien, ne pourra nous détourner de cette mission. Le repos ne viendra finalement qu’à épuisement de l’inspiration, quand cette idée sera satisfaite d’avoir pris vie et daignera nous laisser reprendre une activité normale.

La boulimie du Lecteur survient avec un peu moins de soudaineté. On va commencer la lecture d’une histoire, l’apprécier, et sans s’en rendre compte, on ne peut plus la lâcher. On en rêve la nuit, on est presque fébrile au moment de se replonger dedans, on lit en cachette au bureau ou en classe, sans oublier les nuits blanches provoquées juste par « je finis JUSTE ce chapitre! ». Oui oui, juste… On ne s’arrête jamais à la fin du chapitre, on en consomme un autre, puis un autre… et on termine l’histoire à 5h00 du matin alors que votre réveil sonne à 7h00.

Mais dans tous les cas, on est rassasié. Si l’histoire ou ce que nous avons écrit nous a plu, et bien, tant mieux. Sinon, on est tout de même satisfait d’avoir comblé cette envie (ce « crave » comme on dit ici au Québec) et de pouvoir passer à autre chose.

Et contrairement aux gâteaux ou autre nourriture, ça ne fait pas grossir!

• 2) Le dégoût.

Cette situation peut survenir après une phase de boulimie. Parce que justement, on a cédé à notre envie, on ne le regrette pas… ou tout du moins pas tout de suite.

Le fait d’avoir un peu abusé, de l’écriture ou de la lecture, nous donne tellement une sensation de satiété qu’on ne peut plus rien « avaler » d’autre. Et dans ce cas, il ne faut surtout pas se forcer, sous peine de se dégoutter. L’adage « L’appétit vient en mangeant » n’est pas toujours bon à appliquer.

Bien souvent, ce n’est qu’une phase passagère, qui disparait avec le temps. Mais si elle s’installe trop longtemps, alors il faut la combattre. Comme disait ma maman « Un sac vide ça ne tient debout! Mange ton assiette! ». On ne peut pas entretenir notre flamme de Conteur sans écrire quelques mots par-ci par-là, et alimenter notre inspiration par nos lectures.

• 3) L’envie.

Qui n’a jamais eu envie d’une gourmandise (salée ou sucrée) en regardant une émission culinaire, ou en passant devant une vitrine, ou simplement en entendant quelqu’un l’évoquer ?

Eh bien, c’est pareil pour un Conteur ou un Lecteur. L’émulation de l’écriture en groupe n’est provoquée que parce que l’on voit d’autres personnes autour de nous écrire, et ça nous donne envie de nous y mettre. Ou on voit quelqu’un plongé dans une lecture passionnante, et on se dit que ça serait pas mal aussi de se poser et l’imiter.

Ce n’est pas pour rien que les MC sur le Discord de l’Allée, ou les Camps d’écriture remportent autant de succès. L’effet de groupe est entrainant, et le fait d’être tous dans la même galère (bien souvent à cause des idées fumeuses de Folletto!) nous motive à participer, voir à se dépasser.

• 4) Le gourmet.

On peut être gourmand, mais pas forcément glouton. Tout comme en gastronomie, certains aiment la quantité, d’autres la qualité.

Certains Conteurs sont capables de produire des centaines, voire des milliers, de mots en une journée. D’autres préfèrent être réguliers, et écrire un peu chaque jour. D’autres encore vont écrire un peu, de temps en temps. Mais dans tous les cas, tous écrivent. Tous avancent. Tous racontent une histoire.

Dans le domaine de la lecture, on va retrouver nos fameux gloutons qui engloutissent une histoire en peu de temps. Et il y aura nos gourmets, qui vont prendre le temps de savourer chaque page, chaque chapitre, et ce pendant plusieurs semaines, voire mois. Un peu comme s’ils voulaient repousser le moment fatidique où ils liront le mot « Fin » et devront refermer cette histoire.

Alors, après la lecture de cet édito, vous êtes-vous reconnus dans une, voire plusieurs de ces situations ? Y en aurait-il d’autres que j’aurais oubliée ? Je suis bien curieuse de voir vos avis.

Le mot de la fin restera gourmand. Dans le cadre de la Saison des Lumières, et plus précisément la Fête de la Sorcière, vous avez jusqu’au 14 Février pour déclarer votre flamme envers vos camarades Conteurs. N'hésitez pas à dégouliner d'amour !