Le mois de mai est arrivé bien vite cette année et avec lui son lot d’averses. Ne désespérez pas, car le temps va s’améliorer dans les jours à venir ! On me souffle dans l’oreillette que je ne suis pas là pour parler de météorologie, mais bien d’écriture et de l’Allée. Alors, allons-y !

La période 2023-2024 est un moment assez étrange pour moi. Je ne sais pas pour vous, mais les choses de la vie m’ont amené à réfléchir profondément sur mon rapport à l’écriture. Je suis depuis quelques années dans une phase compliquée, faite de périodes de scriptulimie (un besoin incontrôlable d’écrire vite, beaucoup – ne cherchez pas, ce mot n’existe que dans cet édito) et de périodes de diète sévère et pugnace.
Un mélange de manque de temps et d’énergie avec les choses de la vie qui prennent un peu trop de place à mon goût. Mais ne pleurons pas sur le sort du temps qui nous manque, mais plutôt sur ce que l’on peut faire pour améliorer les choses !

Oui, mais il y a des solutions à chercher et à trouver. Dans tous les cas, le questionnement doit être posé et il y a des pistes à explorer dans un ordre aléatoire :

• Prendre soin de soi : c’est essentiel pour ne pas se laisser happer par la vie et ses tracas, prendre le temps de vivre, de ne rien faire, se reposer, c’est CA-PI-TAL ;
• Gérer les imprévus et admettre que l’imprévisible est une certitude : il y a toujours une part d’imprévu, une part d’incontrôlable (et c’est parfois une bonne chose pour éviter la monotonie), et grogner lorsque ça arrive n’est profitable en aucune manière ; le gérer est la seule solution pour se remettre dans une énergie positive et reprendre le chemin de votre passion (ou tout du moins de la sérénité) ;
• Ne pas voir trop grand : lorsque l’on est privé de quelque chose, il y a une tendance à ce que plus ce manque grandit, plus l’idée de s’y consacrer ensuite devient importante, et c’est une erreur ; mieux vaut se laisser porter sans mettre de barrières ou de contraintes (elles sont déjà suffisamment nombreuses dans la vie) ;
• Admettre qu'il n’y a pas de bon moment : il n’y a jamais de moment idéal pour écrire, certains aiment écrire la nuit (c’est mon cas et je l’ai fait jusqu’à mes 25 ans, maintenant je suis un zombie le lendemain si je le fais), d’autres en soirée, d’autres encore le matin avant de partir pour leur journée de travail ou d’études, mais dans tous les cas il n’y a pas de recette toute faite.

Depuis des années, il y a eu une mode assez vicieuse vantant la productivité au-delà même du plaisir. Or, la création de l’esprit (ou l'art) doit avant tout susciter le plaisir, d'abord de celui ou celle qui crée et dans une autre mesure de celui qui le reçoit et le découvre.
La productivité n’est pas synonyme de plaisir, bien que les deux puissent cohabiter parfaitement ou difficilement. À ce stade, je parle de façon assez générale et de mon expérience, la productivité est liée à la motivation, et la motivation est une conséquence du plaisir que je retire de l’acte de création.
Je ne crée pas pour créer, mais parce que créer me donne un sentiment de plaisir, quelque chose de bénéfique pour mon moral voire ma santé.
C’est là que le bât blesse : je n’ai pas besoin de trouver une autre raison d’être à la création si ce n’est celle d’accomplir quelque chose qui me fera plaisir. C’est à la fois un loisir et une passion, vous me suivez ?
Je ne critique pas celles et ceux qui officient dans ce domaine comme des agriculteurs dans leurs champs, mais j’aime aussi à dire et à répéter qu’on a le droit de le faire pour d’autres raisons que la pseudo-notoriété d’une plateforme sociale ou d’un projet « professionnel ». L’écriture n’est pas un projet professionnel en ce qui me concerne, et je revendique ce droit d’écrire pour mon simple plaisir.
Ça ne rend pas notre travail moins intéressant ou moins captivant, parfois même c’est l’inverse. C’est quelque chose qui existe dans toutes les formes d’art, mais comme un film ou un jeu vidéo est le fruit d’un collectif (entreprise), il est plus admis de le critiquer que l’œuvre d’une seule personne (l’auteur•e).

Nous voici donc parvenus à la conclusion de cet édito (enfin ! pour celles et ceux qui sont encore là), qui même s’il relève plus d’un exercice de style que de l’expression d’une passion dévorante, me permet d’apporter un certain point de vue et une vibrante (haha) analyse du sujet qui nous rassemble. Somme toute personnelle en tous cas. Comme je le martèle depuis des années maintenant, Internet est un endroit qui laisse sa chance à tous, l’important est d’y trouver votre place au soleil, quelque chose qui correspond à vos attentes et vos envies.

Après tout, ne dit-on pas « En mai, fais ce qu’il te plaît » ?