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Écrire la porte... ouverte
dimanche 8 mai 2022 • Editorial • Albane F. Richet
“La porte fermée est le moyen de dire au monde comme à vous-même que vous ne plaisantez pas ; que vous êtes sérieusement décidé à écrire, que vous avez l’intention d’aller jusqu’au bout et de faire tout ce qu’il faudra pour ça.” Stephen King, Écriture.
Wait… What ?! Mon conteur d’histoires horrifiques qui a bercé ma jeunesse - on ne juge pas ! - mon mentor, mon Dieu vivant se permettrait-il de mépriser mes heures d’investissements (ou d’errances, c’est selon…) sur la Communauté des Mots, Génération Écriture ou encore l’Allée des Conteurs ? On devrait “fermer la porte” à tout ce beau monde pour prouver qu’on est sérieux dans l’écriture ? C’est vrai qu’on dit souvent, depuis perpète, que l’écrivain est seul à son bureau, qu’il n’a pas vu la lumière du soleil depuis trois mois et qu’aucun.e époux.se d’écrivain.e n’est jamais revenu.e indemne des contrées profondes où se réfugie sa chère et tendre moitié quand vient le moment de lui annoncer que le dîner est servi. Mais finalement, et surtout en 2022, est-ce qu’on est encore et toujours des ermites asociaux perdus dans notre imaginaire ? J’ai mûrement réfléchi à la question, dites-vous. Ma première réaction a été: “Mouais… à l’heure des réseaux sociaux et l’ascension de l’auto-édition, t’iras vivre dans ta grotte sans oser faire ta pub ! C’est vrai, quoi ! Il y a pensé, S.K, aux auto-édités ? Ou même aux édités qui souhaitent utiliser les réseaux sociaux afin d’être proches de leurs lecteurs - et peut-être tout un tas d’autres raisons, je ne suis pas dans la tête de tout le monde. Après tout, “écrivain”, c’est un métier qui, à mon sens, est en constante évolution. Le métier en lui-même est déjà très peu reconnu. Ceux qui parviennent à en vivre - sacrés veinards ! - sont peu nombreux et, eux aussi, ne gagnent qu’un faible pourcentage sur la vente de leurs livres. Sachant cela, si en plus on est tout seul à notre bureau, sans encouragements, sans lecteurs, sans relecteurs dans un monde où on a l’impression que tout a déjà été écrit et qu’on ne saura jamais être originaux… c’est la déprime assurée ! Au moins, avec les communautés d’auteurs, on est tous dans la même galère. On arrive, un peu timide, et c’est avec une sacrée dose de courage qu’on balance nos premiers chapitres, nos premières histoires, nos univers à un groupe d’auteur.ices / lecteur.ices. Ça fiche la frousse, mais quand viennent les premiers avis, bienveillants et amicaux, alors on est bien content.e.s d’avoir franchi ce cap, sans compter que chaque nouveau commentaire, chaque “like” ou même juste chaque “lu” augmente notre confiance en nous et, surtout, en nos récits. On s’aide, on s’entraide, on se lit, on se commente… on devient ami.e.s, aussi, parfois. Sans compter qu’on partage ensemble une passion commune. Ça n'a pas de prix ! Ah ! Qu’ils étaient malchanceux.ses, nos confrères et consœurs d’une époque révolue ! Quoique… Si on y réfléchit bien… n’existait-il pas des clubs où les artistes se retrouvaient afin de discuter de tout, de rien, de leurs projets et leur passion ? Je crois me souvenir que Flaubert lisait des extraits de ses romans à ses pairs lors de dîners mondains afin de s’assurer du réalisme de ses œuvres. Finalement, écrire est peut-être un acte solitaire en tant que tel : personne n’écrira la même chose même si on donne à tous un même synopsis et chaque plume est unique. Néanmoins, écrire est un métier bien plus sociable qu’on ne le pense : l’écriture à quatre mains, la promotion, l’édition d’un ouvrage, le lectorat… sont autant de partenaires qui permettent à nos personnages de vivre, même une fois le mot “fin” écrit. Alors, je le dis : je ne suis pas d’accord avec Stephen King - avec tout le respect que je lui dois ! - quand il dit que l’écrivain doit écrire la porte fermée. C’est plaisant de, justement, ne pas se sentir seul.e pour pondre une histoire, peu importe sa longueur ou son genre. On est en plein marathon et c’est toujours bon d’avoir du monde sur le bas-côté pour nous encourager. Rien n’est plus enrichissant que d’intégrer une communauté d’écriture afin de progresser et de côtoyer ceux avec qui on partage au moins un point commun. Qui ne rêve pas d’un tout petit peu de visibilité dans ce monde surpeuplé ? Qui n’a jamais eu peur d’écrire des chapitres insipides ? Il paraît que “l’enfer, c’est les autres” (Jean-Paul Sartres), moi je crois que ce sont justement ces “autres” qui sauront pointer du doigt notre originalité et nous amener à nous épanouir en tant qu’auteur.ice.s. Pour finir, vive les communautés d’écriture, vive l’Allée des Conteurs et vive chaque écrivain - en herbe ou non - pour son travail, sa passion et son investissement quotidien. C’est amplement mérité. Vos réactions
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Mimisao
Commentaire posté vendredi 27 mai 2022 à 18h35 J'aime beaucoup ton édito, qui fait écho à certaines de mes questions récentes ^^ Pour ma part, je pense qu'écrire demande une porte entrouverte: parce que même si ce n'est pas physiquement marqué par une porte, c'est moi avec moi-même.Mais ça n'a pas de sens si il n'y a pas de partage, d'échanges avec lecteurs et camarades d'écriture. Donc Mr King, ch'suis pas convaincue non plus: on grandit aussi grâce aux autres et ça demande même une bonne dose de courage pour s'exposer.
Mimisao
Commentaire posté vendredi 27 mai 2022 à 18h34 J'aime beaucoup ton édito, qui fait écho à certaines de mes questions récentes ^^ Pour ma part, je pense qu'écrire demande une porte entrouverte: parce que même si ce n'est pas physiquement marqué par une porte, c'est moi avec moi-même.Mais ça n'a pas de sens si il n'y a pas de partage, d'échanges avec lecteurs et camarades d'écriture. Donc Mr King, ch'suis pas convaincue non plus: on grandit aussi grâce aux autres et ça demande même une bonne dose de courage pour s'exposer.
Grimm
Commentaire posté mercredi 18 mai 2022 à 18h44 Je suis à la fois d'accord avec toi... et aussi avec la citation que je prends vraiment au premier degré : quand j'écris, oui je me coupe et je m'isole. Dans le sens où j'ai besoin de cette bulle sur le moment car si j'ai du bruit autour : impossible. Toutefois je suis entièrement d'accord pour dire que l'écriture n'est pas un acte solitaire : on s'enrichit ensemble, on s'entraide, on se pousse à plus. Superbe édito, bravo !
Sizel
Commentaire posté mardi 17 mai 2022 à 13h42 Super Édito ! J'aime beaucoup ta réflexion sur l'évolution du métier d'écrivain !
In(Somnium)
Commentaire posté mardi 17 mai 2022 à 00h24 ça fait du bien de lire ce petit édito.Chacun sa façon de travailler. Porte ouverte ou porte fermée, du moment qu'on y prend plaisir ^^ Les dernières actualités
samedi 21 décembre 2024 • Pammy • 2 commentaires
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